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IPTV en France Quels impacts pour le secteur des médias ?

20 mai 2021
Média et télécoms

Avez-vous déjà entendu parler de l’IPTV ? Ce terme, encore peu connu du grand public, pourrait pourtant bouleverser le secteur des médias.

L’Internet Protocol Television (IPTV), également connue sous le nom de télévision connectée ou encore internet TV, est une technologie de communication, développée en 1995, permettant d’avoir un accès télévisuel via une connexion internet. 

Ce service permet notamment à ses utilisateurs de visualiser leurs programmes préférés depuis divers supports (ordinateur, tablette ou smartphone). Il comprend la télévision en direct ou en replay, la vidéo à la demande et le jeu à la demande. 

Bien qu’en premier lieu, ce système ait l’air anodin, il est aujourd’hui au cœur de nombreuses polémiques. 

Pourquoi ? En réalité, il existe deux types d’IPTV :

  • L’IPTV légale, proposant des abonnements respectueux des droits de diffusion et des réglementations en vigueur (Netflix, MyCanal, RMC Sport, etc.).
  • L’IPTV illégale, proposant des abonnements ne disposant d’aucune autorisation, contre le paiement d’une somme dérisoire, autour de 110€ par an selon les estimations de Hadopi, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet.
     

C’est ce second type d’IPTV qui apporte aujourd’hui son lot de bouleversements pour le secteur des médias. Il s’agit en fait, le plus souvent, d’un petit boîtier relié à la fois à une connexion internet et à une télévision. À lui seul, il permet entre autres l’accès à des milliers de chaînes et aux programmes des services de vidéo à la demande (SVoD).

Comme toute pratique illicite, l’utilisation de l’IPTV illégale comprend son lot d’inconvénients. 

Hadopi et les acteurs du marché (les fournisseurs, les opérateurs, les chaînes de télévision et les plateformes de SVoD), impactés par ce système, commencent à se préoccuper des potentiels impacts qu’il pourrait apporter.

En France, l’utilisation de l’IPTV illégale est considérée comme un délit. D’après le Centre Européen des Consommateurs France, “Faire une copie d'une vidéo protégée par les droits d'auteur est passible d'une peine d'emprisonnement de 3 ans et d'une amende de 300 000 €".

En plus de ces lourdes sanctions, le fournisseur concerné est autorisé à engager une poursuite judiciaire à l’encontre des utilisateurs concernés.

Au-delà des risques juridiques, nombreux sont les dangers en matière de cybersécurité.

En effet, les IPTV illégales, non dotées de systèmes de sécurité adaptés, sont souvent victimes de piratage informatique, ces derniers soutirant ainsi de nombreuses données personnelles.

Cependant, malgré les nombreux risques encourus, les utilisateurs de l’IPTV illégale sont de plus en plus nombreux. 

Selon le rapport d’Hadopi, “La consommation illicite de programmes TV en direct”, réalisé en 2019, “3,6% de la population européenne et 4,7% de la population française accèdent à de l’IPTV illicite.” De plus, “24% des Français utilisent un moyen illicite pour regarder la télévision en direct et 5% le font via une IPTV illégale”. 

Même si ces chiffres ne semblent pas alarmants, la vérité en est toute autre.

En comparant ce système au live streaming ainsi qu’à la rediffusion non autorisée via les réseaux sociaux, on note que l’IPTV :

Incite fortement ses utilisateurs à se désabonner d’offres payantes 
Possède la dynamique de progression la plus forte
Représente la plateforme illicite la plus fréquemment utilisée au quotidien par les internautes

En conclusion, l’IPTV illégale, bien qu’illicite, a tendance à se démocratiser dans les foyers des Français. Si on en croit Hadopi, les chiffres ne devraient qu’augmenter dans les années à venir. Toutefois, elle demeure encore aujourd’hui marginale, notamment à cause du fait qu’elle soit assez méconnue du grand public et que son installation nécessite des connaissances techniques. Face à ce constat surprenant, la future Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) devrait venir renforcer les mesures déjà existantes.

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Paul Rebeyrotte
Senior Partner - Directeur de l'Offre Médias et Télécoms

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