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Impacts de la crise du covid-19 sur la finance d'entreprise

20 juillet 2021
Finance et achats

Durant la pandémie du covid-19, les entreprises françaises ont été confrontées à une chute drastique et soudaine des ventes et revenus, ainsi qu’à une forte augmentation des coûts. Cependant, elles ont bénéficié d’un soutien public d’une grande ampleur.

La nature de leurs activités a favorisé une forte résilience voire une aubaine pour certains secteurs.  Ainsi, les dernières études révèlent que les situations financières sont assez contrastées d’un secteur à un autre.  À l’heure du déconfinement progressif et de la reprise économique, retour sur une période stressante pour la majorité des entreprises. 

Crise sanitaire : quel bilan pour les entreprises ? 

Les entreprises ont en grande majorité préservé leur trésorerie :

Les aides de l’état (les prêts garantis par l’État, le dispositif de chômage partiel, le report du paiement des charges sociales et des impôts, le fonds de solidarité, etc.) ont permis de réduire certains coûts et de maintenir des niveaux de trésorerie corrects, sans jamais ou presque arriver à compenser totalement la perte d’activité. 

Fortes tensions sur le Besoin en Fond de Roulement  (BFR) :

La crise a entraîné un alourdissement des délais de paiements et des stocks selon une récente étude du spécialiste de l'assurance-crédit Euler Hermes. Conséquence logique de l'augmentation de ces deux indicateurs, au niveau français, Euler Hermes juge que le BFR des entreprises devrait augmenter de trois jours, pour s'établir à 69 jours en 2021.

L’endettement pour faire face au besoin de liquidité :

Outre les aides étatiques telles que le Prêt Garanti par l’Etat (PGE), les entreprises ont beaucoup tiré sur leurs lignes de crédits. Certaines ont d’ailleurs fait appel au marché obligataire.  Leur endettement s’est donc considérablement accru, affaiblissant ainsi leur capacité de remboursement à terme. Leur solvabilité s’est donc dégradée. 

Cependant, une étude du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance révèle que : 

« L’effet des mesures de soutien s’observe également sur la solvabilité : alors que la part d’entreprises insolvables aurait augmenté de 8,3 points sans soutien public, cette hausse est limitée à 3 points par le soutien public. »

Par ailleurs, bien que les effets de la crise soient différenciés par secteurs, une baisse de la rentabilité semble attendue par les entreprises sur la période 2020 – 2022. Cette baisse est liée à une insuffisance de trésorerie, à des difficultés de recouvrement ou encore à l'impossibilité de maîtriser certains de leurs coûts. 

Quelles perspectives à la sortie du déconfinement ?

Au regard de la situation actuelle, les experts prévoient que la finance d’entreprise post covid sera marquée par : 

  • Des stratégies d’augmentation de capitaux propres, pour apurer les pertes et convertir de la dette en capitaux propres.
  • Des niveaux de stocks très élevés pour les entreprises.
  • Des délais de paiement qui vont continuer à s’alourdir encore avant de reprendre leur mouvement de baisse. 
  • L’utilité de la gestion de la trésorerie au cœur de la stratégie financière.
  • Des investissements freinés par le niveau d’endettement.
  • Le retour de la rentabilité en 2023 - 2024.

Quels leviers clés pour booster la finance d’entreprise post covid ? 

L’amélioration de la gestion de la trésorerie : 

La crise sanitaire aura mis en avant l’importance de la liquidité et de la bonne gestion des flux de trésorerie. Afin de réagir avec plus de souplesse, les entreprises se doivent donc de faire un diagnostic de leur gestion de trésorerie actuelle, et d’identifier des leviers d’optimisation de trésorerie (optimisation du BFR, décalage des charges, etc.) à mettre en œuvre.  

La diversification des sources de financement : 

Pour anticiper la levée des mesures gouvernementales d’accompagnement aujourd’hui très bénéfiques à la préservation de la liquidité, les entreprises doivent au plus tôt établir un nouveau dialogue avec leurs partenaires financiers afin de garantir l’accès aux lignes de crédit déjà existantes et explorer d’autres possibilités.

Une accélération de la transformation digitale pour mieux piloter la performance : 

La gestion en période d’incertitude peut permettre d’innover et d’opter pour des outils plus performants qui vont apporter plus de valeur ajoutée, plus de souplesse et réactivité tout en réduisant les coûts. Par exemple, utiliser l’analyse de données et la modélisation comportementale, ou encore passer au cloud et aux solutions SaaS (Software-as-a-Service) permettrait à certaines entreprises de transformer des coûts technologiques fixes élevés en coûts variables plus faibles.

Une nouvelle gouvernance Capex avec la remise à plat des budgets prévisionnelles 2020 et au-delà : 

La baisse de l’activité, les contraintes de liquidités, ainsi que la contraction de la rentabilité poussent les chefs d’entreprises et les directeurs financiers à prendre des décisions drastiques sur l'annulation des investissements CapEx. Se doter des expertises nécessaires pour améliorer la précision sur les entrées et les sorties de trésorerie permettra d’assurer de meilleures décisions d'allocation de capital.  

Une modélisation des scénarios de sortie de crise :  

Les entreprises, pour plus de flexibilité et de réactivité, peuvent prévoir des scénarios de sortie de crise (pessimiste, mesuré, optimiste) à l’aide d’outils de modélisation analytique. 

Des initiatives stratégiques tournées vers l’investissement et la croissance : 

De nouvelles opportunités, et donc des sources potentielles de revenus différentes, émergeront de la crise du covid. Les efforts continus de réduction des coûts permettront de financer les investissements dans ces nouvelles opportunités et la croissance future.

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Geoffrey dallo expertise
Geoffrey DALLO
Senior Partner - Directeur de l'Offre Finance, Immobilier et Achats

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